Presse
MADE IN PERPIGNAN le 2 novembre 2023
Le savoir-faire des Pyrénées-Orientales s’expose au Salon du Made in France
par Pauline Garnier
Après la Foire de Paris au printemps dernier, c’est désormais au Salon du Made in France que les Pyrénées-Orientales seront fièrement représentées. Pour cette 11e édition qui se tiendra du 9 au 12 novembre 2023, 8 exposants du département partageront leurs savoir-faire et proposeront leurs produits locaux aux visiteurs.
Cette année, c’est la région Occitanie qui sera mise à l’honneur avec 93 exposants, et un stand Région de plus de 290 m2 qui accueillera 44 d’entre eux. Jeux, beauté, maison, mode, vêtement… Focus sur les 8 entreprises venues des Pyrénées-Orientales.
Alortujou : le retour de Gregory Bas au salon du Made in France
Grégory Bas de l’entreprise Alortujou avait déjà tenté l’aventure parisienne lors la Foire de printemps. Mais il avait confié avoir été déçu par cet évènement d’envergure loin des salons d’art et de créateurs auxquels il était habitué. Alortujou avait été sélectionné par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat d’Occitanie pour représenter le département des Pyrénées-Orientales au Made in France. Un salon que Greg attendait avec impatience car plus conforme à ses cibles. Il sera installé au Village de l’Artisanat.
Les jeux en bois d’Alortujou s’adressent à tous les publics, des enfants aux seniors. Ils sont fabriqués dans un atelier à Céret et n’ont qu’un seul but : réunir la famille ou les amis pour partager des moments de jeux.
L’univers pour les bébés
L’entreprise Charles et Célestine sera également installée au Village de l’Artisanat. Elle aussi a été sélectionnée par la Chambre des Métiers de l’Artisanat du département. Marie-Pierre Gout conçoit des articles pour bébé : tapis d’éveil sensoriel, hochet, miroir, grelot… La mascotte de Charles et Célestine est Gaston le dragon, un doudou mesurant 2 m de long. Les créations sont toutes réalisées à partir de tissus Oekotex dans l’atelier de la créatrice, des créations dont la qualité est testée en laboratoire.
Les produits de beauté fabriqués dans les Pyrénées-Orientales
Certains entrepreneurs catalans sélectionnés pour le Prix Alfred Sauvy l’ont prouvé, les produits de beauté sont une valeur sûre dans les Pyrénées-Orientales. Les Laboratoires Roig auront un stand au salon du Made in France de Paris. Créateurs et fabricants français depuis 1972, les Laboratoires Roig conçoivent des produits de beauté naturels, bio et végans et haut de gamme à Perpignan qui se divisent en 3 gammes : Centella, leur gamme phare, Hydraflore et Sérénibio.
Une seconde marque de beauté sera présente à ce salon parisien : Yohera. Cette entreprise est le résultat de l’alliance de trois femmes qui avaient pour envie commune de créer de la beauté. Les produits proposés sont sains et fabriqués à base de bave d’escargot. Cela peut paraître surprenant, pourtant le mucus d’escargot possède des propriétés hydratantes, régénérantes et cicatrisantes pour l’épiderme. C’est un allié beauté qui a fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques.
Brillantes et ses bijoux créés à Perpignan
Brillantes est un bar à bijoux original qui repose sur un principe : faire du neuf avec de l’ancien. Créer ou redonner vie à un bijou, telle est la volonté de cette entreprise familiale.
Sur son site France, la créatrice, écrit « J’ai créé Brillantes dans un esprit de mode (vraiment) durable. Je suis fière de vous proposer des créations sur mesure, personnalisables à la commande et à prix justes, tout en veillant à minimiser notre impact environnemental. » Les bijoux sont assemblés dans l’atelier à Perpignan et fabriqués à partir de matières de qualité supérieure, provenant uniquement de France.
Les vêtements, le linge de maison et les tissus
Les Toiles du Soleil sont une manufacture de toiles d’exception depuis 1897. Les toiles sont tissées et fabriquées sur les mêmes métiers que ceux d’autrefois grâce à une méthode transmise de génération en génération. Les toiles au mètre garantissent une grande liberté sur les usages : bagagerie, linge de table, accessoires de décoration…
Le département des Pyrénées-Orientales est aussi une terre de sport. C’est sans doute pour cette raison que la société LCS Groupe a décidé de créer Maillot Français, une entreprise qui confectionne des maillots de sport pour les particuliers à partir de tissu recyclé issu de déchets marins. Les maillots sont à la fois recyclés et recyclables. Tous les produits Maillot Français sont créés dans l’atelier de la société à Perpignan, de l’élaboration jusqu’à l’assemblage des pièces.
S’il fallait citer une chaussure en lien avec l’Occitanie, c’est bien sûr l’espadrille qui viendrait en tête de tout un chacun. L’entreprise Payote s’est lancée dans la fabrication d’espadrilles Made in France. Plus de 250 modèles sont disponibles, pour les femmes, les hommes et les enfants. Bien loin de la traditionnelle sandale catalane, Payote a voulu apporter sa touche de modernité avec des collections fun et décalées.
MADE IN PERPIGNAN le 25 MAI 2023
Artisan à Céret, Greg d’Alortujou livre ses impressions après la Foire de Paris
- par Pauline Garnier
La Foire de Paris s’est tenue du 27 avril au 8 mai 2023 à la Porte de Versailles et a accueilli environ 400.000 visiteurs. 1.250 exposants étaient réunis pour les accueillir. Parmi eux, Grégory Bas d’Alortujou, un atelier qui fabrique des jeux en bois.
Basé à Céret dans les Pyrénées-Orientales, l’entrepreneur a accepté de nous livrer ses impressions suite à sa première participation à l’évènement parisien. Photo © Instagram Alortujou.
Beaucoup de déception
Pour Greg, le bilan est « plutôt mitigé ». Le passionné de jeux en bois avait beaucoup d’espoir sur les retombées de ce salon. Grégory estime ne pas avoir pu réaliser assez de ventes au regard du nombre de visiteurs, de l’espace d’exposition et du coût de l’emplacement. « La Foire de Paris est une foire et non un salon, et ce n’est pas la même chose», estime le fondateur d’Alortujou. « Nous, nous faisons des salons d’art et de créateurs qui sont vraiment des salons dans lesquels les visiteurs vont venir chercher un créateur ou une œuvre bien spécifique » tandis que dans une foire « on trouve peu de tout ». « Le fait d’être mélangé à tout ça n’a pas permis de capter une clientèle propre à l’artisanat ». La Foire de Paris ne serait pas un salon fréquenté par la clientèle cible des jeux en bois.
Selon Gregory Bas, malgré son emplacement dans le Village Création Française, rares étaient les exposants qui fabriquaient. « C’était plutôt des concepteurs alors que nous, nous sommes vraiment des fabricants ». Preuve en est, il était installé en face du stand Amazon où chaque exposant était équipé d’un micro. Une vraie nuisance pour Greg, contraint de parler extrêmement fort pour communiquer avec les visiteurs intéressés par les jeux en bois.
Une période difficile pour vendre les créations en bois ? Les jeux Alortujou sont particulièrement recherchées en période de fêtes car sont souvent offerts comme cadeaux de Noël. C’est pour cette raison qu’il fait des salons en fin d’année et non en mai comme la Foire de Paris cette année.
Idem pour le format de la Foire de Paris qui s’étale sur douze jours. « Pour nous qui expliquons tout le temps les règles du jeu aux visiteurs, c’est trop long ». Grégory est plutôt habitué aux salons qui durent cinq jours. « En cinq jours, vous arrivez, vous carburez à fond, vous n’avez pas le temps de vous mettre dedans que c’est déjà fini ».
Un problème de cible
Greg a souhaité revenir sur la clientèle parisienne, différente de celle qu’il rencontre habituellement. « Elle n’est pas véhiculée comme nous, les gens viennent en trottinette ou en transports en commun donc ils ne s’encombrent pas des jeux sur place, ils ne peuvent pas repartir avec ». Le transport était souvent un des freins à l’achat.
Mais ce n’est pas le seul problème. Le patron d’Alortujou continue « nous avons aussi des pièces relativement grandes pour les intérieurs parisiens ». Aucune grosse pièce n’a été vendue lors de la Foire de Paris. Et comme l’explique Greg « les grosses pièces sont celles qui font du chiffre ». Se priver de la vente de pièces importantes sur ce type de salon a un impact considérable sur le bilan final.
Malgré tout, Greg espère que les visiteurs qui n’ont pris qu’un prospectus deviendront ses futurs clients pour la fin d’année. Même s’ils sont encore peu nombreux, quelques clients résidant en Île-de-France lui ont déjà passé des commandes depuis la fin de la Foire de Paris.
Et financièrement ?
D’un point de vue financier, Greg déclare être rentré dans ses frais. « À peine un peu plus, mais pas beaucoup plus ». Entre l’emplacement, le logement, les repas midi et soir, le parking du camion à la Foire, la location du camion, l’essence, le péage, il faut compter « pas loin de 10.000 € » dont 4.000 à 5.000 € juste pour l’emplacement. Mais l’artisan se console, « on aurait pu perdre des sous !».
« La Foire de Paris m’a coûté plus cher que les trois salons que j’ai l’habitude de faire » (Nîmes, Grenoble et Toulouse). Grégory Bas estime avoir fait presque mieux en cinq jours à Grenoble qu’en douze à Paris !
« On a vendu un quart de ce avec quoi on était parti ». L’artisan l’assure avec son stock actuel, il aura assez de pièces pour la fin de l’année, futurs salons et vente en ligne inclus. Un avantage pour lui, même s’il eut préféré vendre davantage à la Foire de Paris, pour avoir un retour sur investissement plus rapide.
Les foires et salons à l’avenir ?
Pour cette année, Greg a choisi de ne plus faire les salons de Nîmes et de Toulouse, où il avait l’habitude d’exposer. Par contre, Alortujou sera bien présent au salon Artisa de Grenoble. Le meilleur salon pour l’entrepreneur avec « une clientèle qui aime le bois, qui aime le jeu ».
Alortujou a été sélectionné par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat d’Occitanie pour représenter le département au salon Made in France qui se tiendra également à Paris du 9 au 12 novembre 2023. Pour Greg, « ce salon correspond tout à fait à ce qu’on fait » car il ne dure que quatre jours, qu’il se déroule en novembre et que les visiteurs s’y rendent pour trouver des cadeaux de Noël et venir à la rencontre d’artisans français. « Je suis sûr que sur ce salon, je vais trouver une clientèle qui vient chercher du Made in France ». Le prix de son emplacement sera pris en charge par l’Occitanie et les autres frais seront moins élevés que pour la Foire de Paris puisque la durée est divisée par trois. Il mise donc beaucoup d’espoir sur ce salon.
Après le Made in France en novembre à Paris, le spécialiste des jeux en bois espère participer au salon des Artisans Créateurs de Lodève. Un salon « qualitatif » où les artisans ne peuvent pas exposer plus de deux fois. Un vrai plus pour Greg car chaque année, des nouveaux créateurs sont présents. « Je préfère faire des formats plus courts avec forcément un peu moins de chiffre au bout car sur des gros formats comme la Foire de Paris l’investissement est énorme ».
Même si son bilan est plus que mitigé, Greg est satisfait d’avoir gagné une notoriété parisienne qu’il n’aurait pas eu sans cette Foire de Paris. Mais, une chose est sûre, cette première participation de Greg à la Foire de Paris était aussi la dernière.
MAGAZINE DU DÉPARTEMENT DES PYRÉNÉES-ORIENTALES DÉCEMBRE 2022
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LE PARISIEN 8 novembre 2022
À Céret, les créateurs de jeu en bois d’Alortujou surfent sur la tendance cadeaux durables
En attendant Noël, cet atelier d’artisanat d’art, qui a retrouvé ses clients fidèles après deux années de pandémie, écume les salons pour faire connaître ses jeux de plateau 100 % français.
L’entreprise Alortujou, créée en 1978 par Jean-Michel Blanc et aujourd’hui développée par Grégory Bas, s’est forgé une solide réputation pour sa créativité et pour la qualité de ses fabrications totalement artisanales. « Après deux années compliquées avec la pandémie puis le passe sanitaire, nous avons le sentiment de retrouver nos clients fidèles. On revient dans un mouvement d’enthousiasme autour du jeu qui se pratique en famille ou entre amis. On ressent ça très fort », explique « Greg », lui-même artisan d’art, et patron de cette petite entreprise qui fabrique du 100 % français.
« Tout vient de France, y compris le bois, à l’exception d’une essence réputée pour sa résistance et qui n’existe qu’en Afrique. Les petites pièces sont découpées et tournées chez un artisan du Jura, notamment des pièces en buis, bois noble par excellence. Les plateaux de jeu, nous les fabriquons nous-mêmes, sérigraphie comprise, dans notre atelier de Céret. Aujourd’hui, on sent que les gens veulent consommer durable et équitable. Ils veulent acheter local et du fait main », poursuit Grégory qui connaît également un vif succès avec ses jeux de grande taille installés dans les rues des villages en fête.
Pour réussir cette stratégique saison d’hiver, Alortujou taille la route des salons d’artisanat d’art qui connaissent un regain d’intérêt : Artisa à Grenoble (30 novembre- 4 décembre) puis le salon des Créateurs de Toulouse (7-11 décembre). Après, c’est le Père Noël en personne qui prend le relais avec son traîneau écolo à traction animale.
L’INDEPENDANT le 7 juillet 2021
Pour la kermesse de l’école de Maureillas – Las Illas, nous avons eu le plaisir d’installer nos jeux en bois géants Alortujou pour que les enfants s’amusent et profitent allègrement de cette fin d’année autour de notions de partage et d’échange. Chaque classe a pu jouer et nous remercions L’Indépendant ainsi que l’école de Maureillas pour leur confiance !
Bonnes vacances aux enfants, professeurs de l’école et à bientôt !
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FRANCE 3 le 28 novembre 2020
Covid : “Je touche du bois”, le patron d’un atelier de jeux en bois dans les Pyrénées-Orientales attend des jours meilleurs
Grégory Bas a repris il y a un an l’atelier de jeux en bois Alortujou à Céret, dans les Pyrénées-Orientales. Avec la crise sanitaire, l’artisan peine à écouler sa marchandise pour les fêtes de fin d’année mais mise sur un regain de son activité en 2021.
Pour les fêtes de fin d’année, la hotte de l’atelier Alortujou est pleine à ras bord. Mais l’annulation des marchés et des salons ont donné du fil à retordre à son propriétaire, qui peine à se faire connaître et à écouler sa marchandise.
“Normalement, on est sur des salons d’artisans d’art : on en fait trois chaque année, entre novembre et décembre. Habituellement, ces événements sont l’occasion pour nous de vendre 70 à 80 % de notre stock de petits jeux pour les particuliers. Mais là, la seule possibilité, c’était la vente en ligne.” Grégory Bas, artisan.
Les deux confinements ont eu d’autres impacts pour le fabricant : il a notamment perdu des marchés auprès des ludothèques et des collectivités et a stoppé net les animations qu’il organisait.
De l’espoir pour 2021
Grégory Bas a racheté la boutique, créée en 1978, en 2019. Cet ancien professionnel de l’immobilier ne s’attendait pas à faire face à autant de déconvenues mais préfère rester optimiste.
“On va repartir sur une bonne dynamique pour 2021. Je touche du bois toute la journée, donc j’espère que ça se passera bien ! Parce que si on a une troisième vague au premier trimestre 2021, je ne pourrai pas tenir. Ça sera la fin d’une histoire qui dure maintenant depuis plus de quarante ans.” Grégory Bas, artisan.
Pour garder la tête hors de l’eau, le chef d’entreprise mise sur plusieurs stratégies. Il prévoit notamment de déménager pour faire des économies, mais aussi de maintenir un ouvrier en chômage partiel et de développer son site internet.
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FRANCE BLEU ROUSSILLON
La nouvelle éco : l’atelier du Père Noël attend de pouvoir rouvrir son magasin à Céret
le 24 novembre 2020
Par François David, France Bleu RoussillonParmi les dernières de France à fabriquer de A à Z des jouets et des jeux en bois, l’entreprise Alortujou (installée à Céret dans les Pyrénées-Orientales) a vu ses ventes s’effondrer, à cause de la fermeture de son magasin et de l’annulation des salons ces dernières semaines.Si l’atelier du Père Noël existe quelque part dans le nord de la Finlande, il possède une succursale en Vallespir : depuis plus de 40 ans, l’entreprise artisanale Alortujou confectionne intégralement des jouets et des jeux en bois dans son atelier de Céret. Mais l’établissement est aujourd’hui fragilisé par les deux périodes de confinement. “Les prochaines semaines seront décisives“, lâche le gérant Grégory Bas, qui attend de pouvoir rouvrir son espace de vente le plus vite possible.
La vente en ligne, seule solution
Privée d’espace de vente, l’entreprise n’a pas eu d’autre choix que de se tourner vers la vente en ligne, pour sauver les meubles. “Le problème, c’est que ce n’est pas forcement adapté à notre production : pour vendre un jeu, il faut l’expliquer. Rien ne remplace le contact direct avec la clientèle. Sur Internet, on n’achète pas aussi facilement un jeu de stratégie qu’une paire de chaussures…“.
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ACTU.FR
Par Quentin Marais Publié le 18 décembre 2019
Pyrénées-Orientales. La boutique “Alortujou” et son atelier signent le retour en force des jeux en bois
Spécialisée dans la fabrication des jeux en bois depuis 1978, la boutique Alortujou, basée à Céret (Pyrénées-Orientales), a été reprise par Grégory Bas depuis janvier 2019.
A la base, il était responsable d’agence dans l’immobilier d’entreprise. Mais à 35 bougies, Grégory Bas, qui va bientôt en souffler 38, avait décidé de « tout arrêter ». La suite ? « Alortujou » ! Créé en 1978 par le père d’un ami à lui, le fabricant de jeux en bois localisé à Céret (Pyrénées-Orientales) cherchait un repreneur.
Du bois de A à Z
Grégory voit désormais du bois au quotidien. Et après un an d’expérience, son constat est clair « c’est un métier-passion. Quand je vais dans mon atelier le matin, je ne me dis pas que je vais au travail ». 100 références figurent sur le site internet de la boutique. Et lorsqu’il enfile le bleu de chauffe, son plan de travail est dressé :
Je n’ai aucun intermédiaire : j’achète mes planches de bois, mon bois, sauf mes pièces. Tout ce qui est pion, bille, je le fais faire par un tourneur dans le Jura. On est très peu en France à être fabricant du jeu de la base jusqu’au jeu fini. Ce qui est top, c’est d’arriver le matin et de voir des planches de bois, et le soir d’avoir le produit fini commercialisable.
Avec le sourire, il affirme qu’il fait « beaucoup plus d’heures que dans l’immobilier ». Pour la fabrication, dont la durée est forcément variable selon la taille du jeu, Grégory « travaille les plateaux avec du hêtre et du kosipo, qui est dans la famille de l’acajou ». Avec une attention permanente sur le matériau qui lui est fourni :
Je fais en sorte de regarder si on n’est pas dans de la déforestation au niveau du kosipo, notamment en Afrique. On est sur une filière bois où les gens s’engagent à replanter quand ils coupent.
Pour les petits et les grands
Et si le temps de construction varie, c’est parce que deux activités se détachent : pour les particuliers, et pour les professionnels, de l’animation, aux collectivités en passant par les centres aérés. De l’échiquier réversible pour avoir échecs et dames, à la grande cage à élastique, il y en a pour tous les gouts.
Il y a des jeux assez rapides à faire parce que c’est de la petite série. Quand on commence à entamer la sérigraphie pour tous les plateaux, que ce soit noir ou avec les couleurs, les jeux de parcours, c’est un peu plus long. Mais on sait que cela va se transmettre à travers les générations.
Le Carrom, billard indien, le Carromboule et son tapis, mais aussi le Gare au loup pour tester les réflexes, sans oublier le Triball qui s’inspire du Beer Pong… Mais Grégory n’oublie pas le local, avec le « Tockitan », dérivé du fameux Toc, d’origine canadienne. Dans sa structure de 300m², il ne manque pas d’inspiration.
Cette année, j’ai très bien vendu le royal d’Ur qui est le plus vieux jeu du monde. On l’avait fait un peu différemment, je l’avais peint en blanc avec un sérigraphie noire. Ce sont des jeux qui marchent très bien, dans des petites boites, les gens peuvent l’amener en vacances.
Noël et 2020
Qui dit prise de fonction en janvier 2019 dit premières fêtes de Noël à la tête d’Alortujou. Gregory reconnait qu’il est « un peu dans l’urgence, car j’ai encore beaucoup à apprendre ». Le fabricant sort de trois salons, Nîmes (Gard), Grenoble (Isère) et Toulouse (Haute-Garonne) plus récemment. L’occasion d’échanger avec sa clientèle :
On rigole souvent parce que les gens nous disent que le jeu revient. Mais on leur dit que nous, on est ici depuis 1978, donc il n’est pas vraiment parti… Aujourd’hui, il y a un engouement pour le travail « Made in France », pour le travail bien fait, pour rassembler les gens autour d’une table, les familles, les amis à la fin d’un repas.
Plusieurs jeux sont déjà en rupture de stock. La suite ? Grégory l’aborde sereinement, avec Evelyn qui s’occupe de la boutique, et Maurin, qu’il forme actuellement. Habituellement, janvier-août était dédié aux grands jeux, et le reste aux plus petits. Avec Maurin, la productivité va s’améliorer.
Maurin va produire du petit jeu toute l’année pour accélérer et augmenter les ventes en ligne. Quand vous n’êtes pas sur place, il y a un savoir faire qui est différent. Moi, j’aime bien contrôler tout ce qui sort de mon atelier, on a vraiment le goût du travail bien fait.
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LA ROSE DES VENTS, MARS 2019
Par l’atelier Médias publié en Mars 2019